BERNARD LAVILLIERS

BIOGRAPHIE

Issu d'une famille modeste, son père est employé à la Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Étienne (MAS) et sa mère est institutrice. Il écoute de la musique sur le tourne-disque qu'on lui offre pour ses quatre ans, en particulier les Compagnons de la chanson et Yma Sumac.

À 13 ans, il devient apprenti à la MAS et se met également à la boxe. Il fait un petit séjour en maison de correction suite à quelques larcins. À sa sortie, il commence à travailler. Le travail lui semble insipide, il écrira plus tard « À cette époque de ma vie, je me cherchais : je ne savais pas si je serai gangster, boxeur ou poète... ». Il adhère au Parti communiste en 1963. À 19 ans il part pour le Brésil, d'où il revient en 1966. Il est alors considéré comme insoumis et est interné en forteresse à Metz pendant un an.

À sa sortie, il commence à chanter dans les cabarets, son fief était Chez Jacky Scala, rue Lacépède ; on le retrouve aussi à la Cour des miracles à Bordeaux où Gérard Ansaloni fait sa première partie. Il sort en 1967 ses premiers 45 tours. Il obtient le prix de la Rose d'or de la chanson à Montreux avec La Frime. Son premier album sort en 1968, avec en titre son prénom et un énigmatique Lavilliers qui deviendra son nom de scène. Pendant les événements de mai 1968, il chante dans les usines occupées de la région lyonnaise. Au mois de juin, il fait la manche en Bretagne. Il exerce plusieurs petits boulots (restaurateur, gérant de night-club...), il se marie en 1970 avec Évelyne.

Il sort son deuxième album en 1972, Les Poètes et commence à avoir une certaine notoriété, qui se confirme en 1975 avec Le Stéphanois (et l'inoubliable San Salvador). Mais la consécration intervient en 1976 avec Les Barbares. Il passe pour la première fois à l'Olympia où il fait un triomphe en octobre 1977.

Il s'installe à Saint-Malo, achète un bateau mais part vite pour la Jamaïque, puis New York et le Brésil. Il revient en France pour une série de concerts. Les années 1980 seront des années de gloire. Le voyou s'assagit un peu mais reste fidèle à son image de bourlingueur, d'aventurier mais aussi de rebelle.

Lavilliers a consacré plus que sa part au sujet de la drogue. Bien que les chansons les plus explicites restent Berceuse pour une shootée et Sax'Aphone, il fait allusion à la « dope », l'héroïne, la coke, au « chichon » et à l'herbe dans plusieurs chansons, ainsi qu'aux effets ou à l'ambiance autour de ces substances hallucinogènes qu'il admet avoir expérimenté.

Mariages avec Évelyne (1970) et Melle Li (1984). Au tournant des années 70 et 80, c'est sa compagne Lisa Lyon, championne du monde de culturisme, qui va l'encourager à travailler son corps comme un sculpteur, ce qui contribuera à l'image de chanteur physique.

Sa fille Anne-Laure naît en 1967.
Virginie, naît en 1972 de son second mariage avec Évelyne. Elle fait une apparition dans le Fréquenstar du 3 août 1995 à Bahia au Brésil.
Guillaume naît en 1975 du mariage avec Évelyne. Il l'accompagne parfois sur scène.
Salomé naît en 1987. Il lui consacre la chanson du même nom. Elle apparaît avec lui sur scène, notamment en 1996 au Palais des Sports.
Après les multiples références à l'idole de ses débuts, il chante avec Léo Ferré à la fête de l'Humanité en 1992.

Aujourd'hui il reste fidèle à lui-même et à ses combats en chantant pour les altermondialistes ou en offrant des concerts gratuits avec les mêmes moyens que ceux commerciaux.

Bernard Lavilliers est le parrain du phare d'Eckmühl à la pointe de Penmarc'h, dans le sud Finistère. [1] En 2004, Bernard Lavilliers a sortit Carnets de bord, nouvel hymne au voyage. En 2008, il sort Samedi soir à Beyrouth, un album reggae réalisé à Kingston en Jamaïque et à Memphis aux Etats-Unis avec des musiciens locaux.


Influences textes et musiques : grandes tendances [modifier]
La chanson réaliste, les poètes communistes et la contre-culture gauchiste post-marxiste ont influencé ses premiers écrits (Les Poètes, Le Stéphanois). La dénonciation du(des) système(s) s'amplifie dans une posture contestataire d'affrontement avec la bourgeoisie dans Les Barbares, 15e round, T'es Vivant. Musicalement, il utilise alors les influences post Doors et les ambiances lancinantes du rock progressif. Ce qui donne des spectacles marqués par la performance.
Il gagne progressivement en audience et en respectabilité et, paradoxalement, développe plutôt la musique au détriment de la contestation, par des textes plus descriptifs type récits de voyage (Pouvoirs, O'Gringo). Il y émaille ses petits récits ou ses descriptions d'impressions soleils levants, soleils de toutes les latitudes. Il prend part, avec Gainsbourg à l'introduction d'influences reggae, brésiliennes et plus tard africaines.
Avec Nuit d'Amour et État d'urgence il réalise une formidable alliance du dub et de la musique new yorkaise, sur des rimes qui claquent comme des coups de matraque. A noter que Gainsbourg sort aussi Love on The Beat dans les mêmes années. Tout est permis, rien n'est possible marque la fin de cette période.
Alors qu'il réalise des documentaires au Nicaragua et en Afrique du Sud, Voleurs de feu, Gentilshommes de fortune et If reviennent sur la veine des récits de voyage.
Par la suite, Lavilliers fait des retours à ces différentes périodes glorieuses successives :
Champs du possible marque un retour soft et efficace au Lavilliers de la fin des années 70 et du début des années 80, la chanson Troisièmes couteaux fait d'ailleurs parfaitement écho à CIA et à Changement de main, changement de vilain.
Clair obscur revisite notamment les thèmes brésiliens.
Arrêt sur image marque une volonté de se rapprocher de son public populaire sur des thématiques plus simples avec Les Mains d'or.
Carnets de bord revisite l'époque des récits de voyage.
On lui fait souvent le reproche que ses textes, largement inspirés d'expériences personnelles, ne suivent pas strictement la chronologie réelle des albums ou de sa propre vie. Mais oui, l'imagination est au pouvoir chez Bernard. Tout est possible, rien n'est exact, mais tout est vrai. Absolument rien n'est réellement marketisé, puisque l'animal construit sa propre image, à l'instar d'un Renaud, d'un Higelin avec lesquels il a fait les beaux jours des MJC et des tourneurs alternatifs dans les années 70.

Les Poètes [modifier]
Guillaume Apollinaire : Marizibill
Louis Aragon : selon l'adaptation par Léo Ferré de Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Blaise Cendrars : Tu es plus belle que le ciel et la mer
Rudyard Kipling : If…
Charles Baudelaire : Promesses d'un visage
Jacques Prévert / Joseph Kosma : Les Feuilles mortes

Chansons de Bernard Lavilliers [modifier]
1968
Le métier
Chanson dada
La Bossa cancanière
Climat
Christ en bois
L'oiseau de satin
Légende
Saint-Germain bidon bidon
Pauvre Rimbaud
Eurasie
1972
Les poètes
Tendresse
Le pharmacien
Le voleur
L'Évangile selon St-Nanar
Fait divers
La politique
Femme
Brazil
La mort
Marizibill
La manche
1975
Les aventures extraordinaires d'un billet de banque
Le buffet de la gare de Metz
CIA
La vérité
Balthazar
La grande marée
San Salvador
Les antimémoires
Saint-Étienne
La samba
L'Espagne
1976
Les barbares (version 76)
Fensch vallée
Berceuse pour une shootée
Plus dure sera la chute
Haute surveillance
La zone
Écoute
Junkie
La musique
1977
Utopia
Big brother
Juke-box
L'amour et la mort
Fauve d'Amazone
N'appartiens jamais...
15e Round
L'amour qui marche
La danseuse du sud
Lettre ouverte
1978
Sax'aphone
Capoiera
Soleil noir (live 1978)
1979
La peur
Frères de la côte
Soeur de la zone
Frères humains synthétisés
Urubus
Fortaleza
Bats-toi
La promenade des Anglais
Rue de la soif
Ringard pour le reggae
Fuckin' life
1980
Rock city
La Salsa
Traffic
O Gringo
Sertaõ
Attention fragile
Pierrot la lame (inspirée de Pedro Navaja et Mack the Knife)
Stand the ghetto
Kingston
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Spinnaker (live 80)
Les funérailles du voyeur (live 80)
Heart beat (live 80)
1981
Night bird
Changement de main, changement de vilain
Eldorado
C'est du rock'n'roll
Pigalle la blanche
Betty
Nuit d'amour
Les barbares (version 1981)
La malédiction du voyageur
1983
État d'urgence
Q.H.S.
À suivre
Idées noires (en duo avec Nicoletta)
Le clan mongol
New York juillet
Vegas
Saignée
1984
Le bal
La fleur du mal
Des milliers de baisers perdus
Tout est permis, rien n'est possible
Chinatown Paris 13e
On se cherche tous une mama
Carmencita
Lyon sur Saône
Entrée des artistes
Y'a peut-être un ailleurs
1986
Tango
La frontière
Voleur de feu
East Side Story
Midnight shadows
Noir et blanc
Extérieur nuit
Funambule
Gentilshommes de fortune
Borinqueño
La haine
Seigneur de guerre
1988
If
Santiago
On the road again
Bad side
Promesses d'un visage
Nicaragua
Haïti couleurs
Nord-sud
Petit
R&B (rouge baiser)
Citizen Kane
Cri d'alarme
1991
Faits divers
Outremer
Manila Hôtel
Mr. H
Saïgon
Erevan
Noces de sang
Salomé
Le temps passe
Jet lag
1994
Troisièmes couteaux
Minha selva
Madones
Habana
La femme et l'enfant
Champs du possible
Madame
Solidaò
Missing
Grosse galette
Paris
Femme-objet
1995
Melody tempo harmony (duo avec Jimmy Cliff)
Stand the ghetto (nouvelle version)
1997
Préface
Audit
Le venin
Capitaine des sables
Exil
Romeo Machado
La machine
Chiens de guerre
Vou embora
Road movie
2000
C L N
2001
L'or des fous
Iracema
Les mains d'or
Fleur pourpre
Saudade
L'empire du milieu
Délinquance (remix)
Les tricheurs
Octobre à New York
La dernière femme
Solidaritude
Les feuilles mortes
2004
Voyageur
Elle chante (en duo avec Cesaria Evora)
L'été
Guitar song
État des lieux
Silences
Question de peau (duo avec Tiken Jah Fakoly)
La mort du Che
Messageries maritimes
Brooklyn
Marin
2005
Tonton d'America (avec Tiken Jah Fakoly et Magyd Cherfi)
2008
Rafales
Solitaire
Ma belle
Bosse
Maria Bonita
Samedi soir à Beyrouth
Distingué
Je te reconnaîtrai
Ordre nouveau
Attendu
Killer

Discographie [modifier]
Les premiers ont été réédités en CD.

Premiers pas... (1968)
Les Poètes (1972)
Le Stéphanois (1974)
Les Barbares (1976)
15e Round (1977)
T'es vivant... ? (1978) (en public)
Pouvoirs (1979)
O'Gringo (1980)
Live Tour 80 (1980) (en public)
Nuit d'amour (1981)
État d'urgence (1983)
Rue Barbare, BOF du film éponyme de Gilles Béhat (1983)
Tout est permis, rien n'est possible (1984)
Olympia Live 1984 (1984) (en public)
Voleur de feu (1986)
Gentilshommes de fortune (1987) (compilation + carnets de bord inédits)
If... (1988)
Live On the Road Again 1989 (1990) (en public)
Solo (1991)
Champs du possible (1994)
Duos Taratata (1996)
Clair-obscur (1997)
Histoires (compilation) (1998)
L'Or des fous (2000) (BD+compilation)
Histoires en scène (2000) (en public)
Arrêt sur image (2001)
La Marge - Bernard Lavilliers chante les poètes (2003) (compilation)
Carnets de bord (2004)
Escale au Grand Rex (2005) (en public)
Samedi soir à Beyrouth (2008)

Bibliographie [modifier]
En 1987, deux magazines (petit format A5) ont publié un N° entièrement consacré à l'artiste, chacun d'une centaine de pages largement illustrées :

François Bensignor : Lavilliers : La vie comme un coup de poing. Top Stars
Éléonore Damien : Tout sur Bernard Lavilliers. Hyperstar
En 1998, les éditions du Rocher ont publié la biographie de Dominique Lacout : Bernard Lavilliers : itinéraires d'un aventurier. 230 p. avec une discographie très détaillée. ISBN 2-268-02714-7

Fin 2000, l'album de bande dessinée L’Or des Fous (Éd. du Soleil) accompagne et illustre le CD éponyme (Universal). ISBN 2-84565-100-7

Fin 2004, l'éditeur Christian Pirot a publié, en deux tomes, l'intégralité des textes de 189 chansons :

Bernard Lavilliers : Les couteaux de la ville (1968-1983). 242 p. Préface de Didier Van Cauwelaert. ISBN 2-86808-212-2
Bernard Lavilliers : La malédiction du voyageur (1984-2004). 244 p. ISBN 2-86808-213-0
Le 23 septembre 2005 est publié le livre Bernard Lavilliers, escales de Gert-Peter Bruch avec des photos de Thierry Nectoux, aux éditions Flammarion, avec un portrait chinois de Juliette Gréco en guise de préface. 191 p. reliées. ISBN 2-08-011478-6


Filmographie [modifier]
BOF du film Rue Barbare, de Gilles Béhat (1983)
DVD : Escale au Grand Rex (Barclay) 2005

Émissions de télévision format long [modifier]
Fréquenstar
Le Fréquenstar du 3 août 1995 (Laurent Boyer, M6) nous emmène à Bahia au Brésil.
La Tête ailleurs
La Tête Ailleurs, émission de la Télévision Suisse Romande

Les chansons où il est cité [modifier]
Renaud - À quelle heure on arrive ?
Dans la chanson À quelle heure on arrive sur l'album Le Retour de Gérard Lambert où il prétend qu'au concert du soir, ils seront des milliers « […] enfoncés Supertramp, Trust et… Lavilliers (meuh non, j'déconne) […] »
Renaud - Le Père Noël noir (live)
Pour le coup, c'est une intro sarcastique sur l'album live Un Olympia pour moi tout seul, où il se moque pêle mêle du baroudeur mondialiste, jamaïcophile et culturiste qui se la raconte en terminant sa moquerie par une introduction citation « […] le père Noël... black », avec un black qui claque façon Bernard.
Renaud - Ma chanson leur a pas plu
Dans la première version de la chanson, sur l'album Morgane de toi, il rédige des couplets à la façon de Capdevielle, Cabrel, Lavilliers et lui-même, il prétend avoir rencontré Bernard à Geoffroy-Guichard, et lui avoir proposé une chanson qui « […] s' passe à New York - Y a Jimmy qui s' fait flinguer - Par un black au coin d'un bloc - Par un flic très singulier - Il était pas vraiment mort - Il était blessé seulement - Jimmy, il est vachement fort - Il est dealer et on l' dit lent […] »
Elmer Food Beat - Couroucoucou Roploplo
Extrait de l'album 30 cm, le groupe entonne le refrain « […] Rio de Janvier, Bernard Lavilliers, moi j'ai tout oublié, sauf tes gros nénés. »

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