LARA FABIAN

BIOGRAPHIE

Lara Fabian (de son vrai nom Lara Crokaert) est née le 9 janvier 1970 à Etterbeek, en Belgique. C'est une chanteuse-auteur-compositeur francophone internationale. Lara Fabian est de nationalité canadienne.

*** Enfance et adolescence ***

Le père de Lara (Pierre) est flamand et sa mère (Luisa Fabiano, d'où son nom de scène "Fabian") est sicilienne. Le prénom Lara vient du personnage principal féminin du Docteur Jivago. Lara passe les cinq premières années de sa vie au pied du volcan Etna, à Catane, et ne revient en Belgique que par la suite. La petite famille s'installe alors dans la banlieue de Bruxelles, à Ruisbroek. C'est également à l'âge de cinq ans que Lara a le déclic pour la musique et la chanson en écoutant Ève Brenner à la radio, dans la voiture, seule avec son père. Elle déclare alors : « Papa, je suis chanteuse » et elle se met à chanter les vocalises d'Ève avec une facilité surprenante.

Pour la Saint-Nicolas, à l'âge de 8 ans, ses parents lui offrent un piano. Lara commence alors à prendre des cours de chant, de danse, de piano, de solfège… et elle débute son éducation musicale au Conservatoire Royal de Bruxelles en 1978. Elle y étudiera pendant dix ans le chant lyrique tout en commençant à écrire des mélodies et des textes. Les artistes fétiches de Lara à cette époque (et encore aujourd'hui) sont Barbra Streisand et Queen.

C'est en 1986 que Lara Fabian rencontre Marc Lerchs, étudiant en journalisme, qui paie ses études en faisant du piano-bar à Bruxelles. Elle a 16 ans, il en a 25. Il est séduit par sa voix, et une véritable collaboration s'entame. Certains n'hésitent pas à parler de Marc Lerchs comme le "véritable découvreur de Lara Fabian". Il est en tout cas le premier (avec Pierre, le papa de Lara !) à croire à son destin de star, et il lui compose pas moins de huit chansons, qu'ils enregistrent notamment dans son petit home studio, sur un 4 pistes Teac 3440, avec un piano bastringue et un Juno 106 pour seuls intruments.

Les premiers titres sont "L'Aziza est en pleurs" sur la face A, chanson évoquant l'accident d'hélicoptère ayant endeuillé le rallye Paris-Dakar en janvier 1986, et ayant notamment coûté la vie à l'organisateur Thierry Sabine et au chanteur Daniel Balavoine (la version originale est visible sur http://fr.youtube.com/watch?v=WEArr4MTwDI ) et "Il y avait " sur la face B (visible sur Youtube sur le lien suivant http://fr.youtube.com/watch?v=CtO6Dv0ojV0 )

Le mixage est assuré par Yvan Léonard, cinéaste-spéléologue, d'une grande sensibilité artistique, et ami de Marc Lerchs. Les relations sont excellentes entre les deux compères, Lara, et les parents de Lara. Une véritable amitié s'installe dans toute la petite équipe. Marc Lerchs devient le pianiste attitré de Lara, et ils donnent des tours de chant entre 1986 et 1988 dans différents cabarets bruxellois, dont le Black Bottom et le Café de l'Ilôt. C'est la grande époque !

Quand Lara gagne le concours "Tremplin de la musique" du festival de Wallonie en 1986 (car elle gagne de nombreux concours régionaux depuis l'âge de 14 ans), c'est tout naturellement à Marc Lerchs qu'elle et son père Pierre demandent deux titres pour figurer sur le tout premier disque 45 tours vinyle qui sort à cette occasion. Il est rapidement décidé, à l'unanimité de la petite équipe, de placer le titre "L'Aziza est en pleurs" sur la face A, et un second titre "Il y avait" sur la face B.

A cette époque, Marc Lerchs a ses entrées à la télévision nationale de service public, et c'est donc à la RTBF que cette face B est enregistrée (contrairement à la face A, faite dans le petit home studio, avec une petite réverb' Alesis, achetée tout spécialement pour l'occasion par le papa !).

Dans un tout autre registre, Marc Lerchs est déjà très proche en 1986 d'un groupe culte de la musique underground, établi à Bruxelles entre 1981 et 1990 : le groupe américain Tuxedomoon, (qui avait fait en son temps les premières parties des concerts de Devo ) composé de Steven Brown (voix, sax, composition), Blaine Reininger (violon, composition), Winstong Tong, Peter Principle, Bruce Geduldig et Luc Van Lieshout. Il est en train d'enregistrer quelques titres avec Steven Brown pour son album solo "Half Out" et co-produit l'album "Steven Brown reads John Keats", lorsque le projet de disque avec Lara Fabian voit le jour.

Pendant que Lara, jeune chanteuse inconnue, enregistre ses premiers titres avec Marc Lerchs à la RTBF, ce dernier amène dans le studio Steven Brown, figure de la musique underground américaine des années 80.

Pour faire plaisir à Marc, Steven Brown, qui a une demie gueule de bois, enregistre le solo de saxo de "Il y avait" sur la face B du premier disque de la toute jeune Lara, sans trop savoir ce qu'il fait là. La prise saxo précède d'un jour la prise de voix de Lara, que Steven Brown n'a donc jamais entendue ! Cet épisode curieux est attesté par la discographie de Steven Brown, que l'on trouve sur le site www.joeyboy.de , et sur lequel apparaît la pochette de ce 45 T collector de Lara (devenu très recherché sur E-bay).

Mieux: Steven Brown fait lors de l'enregistrement du solo une piste complète en impro, qui devient un instrumental à part entière, baptisé " By Night ", et issu de variations sur " Il y avait ", et que l'on peut écouter sur le lien http://fr.youtube.com/watch?v=RngumQQy5IQ .

Ce morceau (co-signé de commun accord, dans cet ultime avatar, par les deux compères) sera repris en 2002 par le jazzman belge Steve Houben, accompagné d'un orchestre symphonique, à l'occasion du spectacle " Le Pont de l'Euro " donné à Bruxelles en décembre 2002 pour marquer le basculement des pays européens à l'Euro. Spectacle conçu par un certain Marc Lerchs, encore lui, qui a entre-temps fait son chemin dans le domaine de la communication événementielle institutionnelle en Belgique. Cette vidéo symphonique, variation donc sur "Il y avait", est visible sur http://fr.youtube.com/watch?v=09p7rsVd6GE .

Ainsi,l'ironie du sort a voulu que cette chanson, qui avait initialement été composée pour Lara toute jeune, ait fait de manière télévisée le tour du monde quinze ans plus tard, sous forme d'un... instrumental !

Profitant des entrées de Marc Lerchs à la RTBF, Lara Fabian enregistre encore quelques maquettes, essentiellement des compositions de Marc, qu'elle co-signe parfois, dont les titres "Ces Oiseaux-là" (chanson sur le suicide, remixée par un belge, Julien Leclercq, que l'on peut découvrir désormais sur le lien http://fr.youtube.com/watch?v=wfscxcWlms4 ) , "Si demain", "Nuits blanches" (texte de Pietro Pizzuti), "Sentinelle perdue" (texte de Nancy Guilmain). Le tout est mixé à l'époque par Yvan Léonard, autodidacte du son à la sensibilité artistique pointue.

Grâce à Yvan Léonard, ce premier 45 tours de Lara Fabian arrive dans le mains de Claude Rappé, qui travaille à RTL Luxembourg, et qui le donne à Hubert Terheggen, producteur à RTL. Dès qu'il l' entendu, Hubert Terheggen descend sur Bruxelles et vient au Black Bottom pour écouter Lara et Marc qui se produisent ce soir là. Séduit, il annonce à l'issue de la soirée qu'il prend Lara pour représenter le Luxembourg à l'Eurovision. Il décèdera malheureusement quelques mois plus tard d'un accident de voiture, sans connaître le destin planétaire de sa petite protégée.

A l'annonce de la participation de Lara à l'Eurovision, l'euphorie est à son comble dans la petite équipe. Mais les chemins de Lara Fabian et de Marc Lerchs vont se séparer à ce moment, la production de RTL ayant subitement décidé d'affecter à Lara toute une équipe parisienne, chargée de prendre la chanteuse en main, de la relooker, de lui fournir chanson, musiciens et arrangeurs, afin de faire de cet Eurovision une victoire. La maison de disques parisienne qui la signe à cet instant lui lie en réalité les mains pour deux ans (elle ne sortira plus rien de significatif dans les deux ans qui suivront le concours Eurovision, d'ailleurs) pour des raisons de marketing demeurées inexpliquées.

Mais l'Eurovision approche. La chanteuse les intéresse, mais son jeune compositeur se dirige doucement vers la porte de sortie: les producteurs français préfèrent placer des titres sur lesquels ils ont les droits d'édtion et escomptent de plantureux droits d'auteur. Le jeune belge, qui a 27 ans ne fait pas le poids face aux producteurs français, et l' étudiant-pianiste est écarté deux semaines avant le départ pour l'Eurovision et la chanson qu'il proposait remplacée par une autre. Ni Lara ni sa famille ne sont en position de contredire cette décision: une dispute avec ces producteurs que l'on connait à peine serait impensable. Et risquerait de faire capoter tout le projet Eurovision. Et puis, ils n'ont pas encore l'habitude des pratiques du show business (ils apprirent vite, Pierre Crockaert étant devenu au fil du temps l'agent de sa fille, doublé d'un producteur loyal estimé de tous, cette dernière mention méritant à elle seule de figurer au Guiness book des records !).

Quelques semaines avant l'Eurovision 1988, RTL organise à Luxembourg à la Villa Louvigny une conférence de presse pour présenter Lara aux journalistes. Contre l'avis de ses nouveaux producteurs, pas vraiment chauds à l'idée d'assumer leur lâcheté un peu molle et les non-dits qui l'entourent, Lara a tenu à inviter Marc Lerchs, qui, depuis quelques jours, sait à la faveur d'une indiscrétion qu'il ne fera pas partie de l'aventure Eurovision. Pour lui rendre hommage, et à la surprise de tous, elle le fait monter sur scène pour l'accompagner, et chanter une de ses chansons, "Il y avait". A la fin de la conférence de presse, elle se lance ensuite (accompagnée par un backing musical et video réalisé par RTL, avec en fond des images du Paris-Dakar) dans " l'Aziza est en pleurs " , autre chanson de Marc. En toute discrétion, c'est un baroud d'honneur subtil et élégant que Lara livre en public, pour montrer aux producteurs qu'elle désapprouve l'éviction de son compositeur de la première heure.

Le camescope de Pierre Crockaert, le père de Lara, tourne, et ce moment est immortalisé (extrait visible sur le lien http://fr.youtube.com/watch?v=UfVgn9J1LHE ). Ce sont leurs adieux, empreints de tristesse, certes, mais ils se quittent en bons termes. C'est d'ailleurs à ce moment-là que Lara promet à Marc une collaboration future "quand elle sera enfin connue". Lara étant de nature loyale, il y a fort à parier en cette aube 2008 que la saga Fabian-Lerchs n'a probablement pas encore dit son dernier mot...

Des années plus tard, avec l'apparition puis la généralisation d'Internet, ces vestiges des premières collaborations 1986-1988 (une dizaine de titres sous forme de maquettes) commencent à circuler puis se répandre sur le net, et à s'échanger pami certains fans avertis. Sous forme audio dès 1999 et vidéo à partir de 2007. Paroles touchantes, mélodies fortes, ces titres finissent miraculeusement, grâce au Web, par trouver le chemin d'un public de moins en moins confidentiel, rendant par la même occasion une certaine forme de justice au compositeur de la première heure.

Vingt ans après ses débuts, Céline Dion consacra un album au premier jeune compositeur qui avait cru en elle et composé ses premières chansons, considérées par la chanteuse canadienne comme autant de porte-bonheur. Lara le fera-t-elle ? Outre un élégant retour des choses, des chansons telles que "Il y avait " ou "ces Oiseaux-là... " pourraient enfin être enregistrées dans de bonnes conditions, avec des cordes et de beaux arrangements contemporains, et connaître une diffusion moins confidentielle. Le cas échéant, nul doute que quelques belles surprises pourraient encore resurgir des tiroirs du passé. Une affaire à suivre, donc...

Le jour J arrive enfin, et Lara participe donc en 1988 au Grand Concours Eurovision de la Chanson avec la chanson Croire. Cette chanson fut le bon choix: elle termine 4e. Elle représente le Luxembourg. Sa chanson, traduite en anglais (Trust) et en allemand (Glaub), se vend à environ 500 000 exemplaires en Europe.

La même année, Lara part au Québec pour promouvoir une chanson (Je sais) qu'elle a récemment enregistrée et tombe amoureuse de la Belle Province. Elle entreprend ensuite des études de criminologie infantile en Italie, mais elle arrête au bout d'un an, persuadée que son destin ne se joue pas ici. Elle rencontre effectivement Rick Allison en mai 1990 dans un piano-bar de Bruxelles. C'est le coup de foudre artistique et amoureux. Peu de temps après, ils décident de tout abandonner et de partir tenter leur chance dans un pays inconnu, le Canada.

Avant cela, le père de Lara produit et finance (avec toutes ses économies) le premier album de Lara, Lara Fabian.

Tous les titres de LARA FABIAN en playlist