RAGE AGAINST THE MACHINE

BIOGRAPHIE

Rage Against the Machine (alias Rage ou RATM) créé en 1990 à Los Angeles. Est un groupe mélangeant le rock, le rap et le funk, originaire des États-Unis formé en 1990 par Tom Morello et Zack de La Rocha. Avec l'arrivée en renfort de Tim Commerford et Brad Wilk, le groupe va marquer les années 1990 jusqu'à sa dissolution en 2000. Le groupe se reforme à nouveau en janvier pour le festival de Coachella 2007, soit un an avant les élections présidentielles américaines.
Le groupe se caractérise principalement par la rythmique des paroles signées de La Rocha, les effets de guitare de Morello et les prises de position politique dans et en-dehors de la sphère musicale (contre le racisme, le capitalisme et la mondialisation). Plutôt orienté vers l’extrême gauche, RATM est connu pour ses nombreuses revendications et son appui à différents mouvements de revendication sociaux et musicaux.

Les origines de RATM remontent à l’époque où Zack de la Rocha et Tim Commerford allaient à l’école. Il se rencontrent et deviennent amis quand le premier apprend à l’autre comment voler de la nourriture à la cantine. Zack de la Rocha cultive alors un profond intérêt pour la musique, qu’il finit par transmettre à son ami Tim, qui commence par jouer de la basse. Par ailleurs, Zack de la Rocha entretient des relations avec le milieu rock de Huntington Beach, en Californie, et il commence à jouer de la guitare avec un groupe appelé « Hardstance », puis il rejoint Inside Out.

Pendant ce temps, Tom Morello joue de la guitare à Libertyville, dans l’Illinois, dans divers groupes de garage rock comme Electric Sheep, avec le guitariste de Tool, Adam Jones. Tom Morello finit par se rendre à Los Angeles, persuadé que c’est l’endroit idéal pour former un véritable groupe de rock. Dans un club de rap, il assiste à une prestation de Zack de la Rocha. Dès qu’il parvient à saisir le sens des paroles, Tom Morello adhère immédiatement aux idées qu’elles portent. Ensuite, Tom Morello rencontre Brad Wilk, qui a répondu à une annonce disant qu’un groupe cherchait un batteur. Zack de la Rocha appelle son vieil ami Tim Commerford : les choses sérieuses peuvent alors commencer.

La première représentation du groupe se fait dans un garage, chez un des amis de Tim Commerford, à Huntington Beach. Les quatre musiciens jouent seulement cinq chansons, qu’ils ont écrites, mais leurs amis les apprécient tellement qu'ils doivent les rejouer plusieurs fois. Ils décident alors de se lancer dans la cour des grands, avec une bande de douze chansons enregistrées dans un studio local. Ils commencent à jouer dans des clubs aux alentours de Los Angeles et parviennent à vendre cinq cents copies de leur bande. Ils se font peu à peu leur place dans le milieu musical local et réalisent même la première partie de Porno for Pyros pour leur premier grand concert. Ils jouent également sur la scène secondaire du Lollapalooza II, à Los Angeles, en tant que « jeunes talents ». Ils finissent par signer un contrat avec Epic Records (une filiale de Sony BMG) et ils continuent de tourner pendant que leur premier disque, Rage Against the Machine, est alors réalisé.
Zack de La Rocha utilise déjà le nom de Rage Against the Machine (en français, Rage envers le Système) avant la formation du groupe. En effet, De La Rocha faisait partie d’un groupe de hardcore, Inside Out, dont l’une des chansons est appelée ainsi. Il était prévu de donner ce nom au deuxième album. Cependant, le groupe se sépare avant. Lorsque Zack de La Rocha et Tom Morello forment leur groupe, le nom Rage Against the Machine leur parut le plus adapté au style de musique et aux idées qu’ils souhaitent diffuser. Selon Tom Morello, « The Machine » dont il est question représente des idées comme la mondialisation, le néolibéralisme, le racisme, l’élitisme et l’indifférence, entre autres.

Le groupe débute alors sa première tournée, avec Suicidal Tendencies, jusqu’à la parution du disque chez Epic en octobre 1992. Celui-ci a beaucoup de succès dans les charts américains : il reste dans le Top 200 du magazine Billboard pendant 89 semaines. En Europe, c'est le titre « Killing in the Name » qui révèle le groupe au grand public. Le succès est phénoménal pour un genre plutôt méconnu sur le vieux continent.
Ils donnent ensuite plusieurs concerts de soutien à Mumia Abu-Jamal, Leonard Peltier, la ligue anti-nazi et participent au Rock for Choice. En 1993, ils sont de retour à Lollapalooza (sur la première scène cette fois). À Philadelphie, leur renommée prend de l’ampleur quand ils protestent contre la censure, en particulier contre Parents Music Resource Center (PMRC), en restant sur la scène complètement nus pendant 14 minutes. Le lendemain, ils donnent un concert gratuit dans Los Angeles.

En décembre 1993, le groupe lance le clip de Freedom sur les chaînes de télévision en soutien à Leonard Peltier. La vidéo mélange à la fois des extraits de concerts du groupe et du documentaire de 1992, Incident at Oglada, avec des passages du livre de Peter Matthiessen, In the Spirit of Crazy Horse. Le clip devient numéro 1 aux États-Unis.
Ils poursuivent leur tournée en 1993 et 1994, tout en continuant de perpétrer leurs idées, se faisant ainsi autant d’adeptes que d’ennemis. En janvier 1994, Zack s’intéresse de près à un groupe indien zapatiste du sud du Mexique, l’Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN) ; à ce moment-là, Zack de la Rocha s’identifie à un groupe qui combat, selon lui, le néolibéralisme et le capitalisme implantés au Mexique par les États-Unis.

En 1995, le groupe est à Atlanta pour enregistrer un nouvel album, mais les choses deviennent plus compliquées que prévu. Les quatre artistes communiquent peu entre eux, et le rythme effréné des concerts les a fatigués. En fait, il s’avère que l’ambiance au sein du groupe est loin d’être aussi bonne qu’il n’y paraît8. Ils s’accordent alors une pause ; Zack en profite pour aller quelques semaines au Chiapas (Mexique), pendant que les autres vaquent à d’autres occupations dans leurs foyers respectifs.
Finalement, ils reprennent l’aventure. Ils louent une chambre en face de leur appartement à Los Angeles, et ils finissent par réaliser leur second album, Evil Empire (en français, « L’Empire du Mal »).Le titre de cet album fait allusion à une expression employée par le président Ronald Reagan pour qualifier le bloc de l'Est. Début 1996, Rage joue au festival australien Big Day Out, où est tournée la vidéo de Bulls On Parade.

Milieu 1996, le groupe fait une apparition dans l’émission télévisée Saturday Night Live de la chaîne NBC, et provoque un incident qui lui vaut d’être censuré de la chaîne à vie (voir la partie « polémique » pour plus d'informations sur l'incident). Le lendemain, la vidéo de Bulls on Parade passe sur MTV, et Evil Empire sort dans les jours suivants. Rage joue gratuitement à l’université de Californie, pendant qu’Evil Empire se place en tête du Billboard 200, délogeant ainsi Jagged Little Pill d’Alanis Morissette.
Pendant l’été 1997, Rage Against the Machine et le Wu-Tang Clan font une tournée ensemble : c’est l’évènement musical de l’été aux États-Unis. Ils se produisent dans des endroits comme le Warped Tour, H.O.R.D.E, et le Lilith Fair Tour. RATM sort le 25 novembre un DVD sobrement intitulé Rage Against the Machine, qui contient plusieurs prestations live captées durant leur tournée, ainsi que cinq de leurs vidéos censurées. The Ghost of Tom Joad, une chanson de Bruce Springsteen reprise par le groupe en live, figure également sur ce DVD. Le groupe s’octroie alors une deuxième pause fin 1997.

Pendant la conception de The Battle of Los Angeles, le troisième album studio du groupe, Zack de la Rocha annonce, fin 2000, qu’il va se séparer du groupe pour commencer une carrière solo10. Selon lui, le groupe est à court d’idées neuves depuis leur album Evil Empire. Des proches des membres du groupe estiment également que les débats incessants rendent la cohabitation impossible au sein du groupe8. Suite au départ de Zack, RATM sort cette même année un CD de reprises intitulé Renegades. C’est l’avant-dernier album du groupe avant sa dissolution définitive.
Pour ses adieux au public, RATM donne deux derniers concerts à Los Angeles, appelés « Live at the Grand Olympic Auditorium », qui entraînent également la réalisation d’un DVD et d’un album.
Le reste du groupe monte alors le groupe Audioslave avec l’ex-chanteur de Soundgarden, Chris Cornell.
Quant à Zack de la Rocha, il prépare la sortie d’un album solo produit par DJ Shadow.

En janvier 2007, le groupe annonce sa reformation. Les motifs sont encore flous. En effet la principale raison serait la dissolution d'Audioslave, annoncé par Chris Cornell pour divers conflits au sein du groupe12. Cependant, des rumeurs rapportent que le groupe serait en train de préparer un coup spectaculaire pour l'élection présidentielle des États-Unis d'Amérique de 2008. Un premier album solo pour Tom Morello (alias « The Nightwatchman ») est prévu pour le 24 avril 2007.
Le groupe se reformera pour le festival californien de Coachella. Ils donneront un concert le dimanche 29 avril 2007. Le 28 avril, Tom Morello fera un concert sous le nom de The Nightwatchman.
Le concert du 29 Avril a été le moment fort du festival, le groupe ayant réalisé, après une très brève introduction de Zack de la Rocha ("We're Rage Against The Machine, from Los Angeles") la set-list suivante:
01.Testify 02.Bulls on Parade 03.People of the Sun 04.Bombtrack 05.Bullet in the Head 06.Know Your Enemy 07.Down Rodeo 08.Guerilla Radio 09.Renegades of Funk 10.Calm Like a Bomb 11.Sleep Now in the Fire 12.Wake Up 13.Freedom 14.Killing in the Name
Le discours anti-Bush de Zack de la Rocha tant attendu a été prononcé durant la chanson "Wake Up", dont voici les termes:
..."A good friend of ours said that if the same laws were applied to U.S. Presidents as were applied to the Nazi's after World War II, then every single one of 'em, every last rich white one of 'em from Truman on would have been hung to death, and shot. And this current administration is no exception. They should be hung, and tried, and shot. As any war criminal should be. But the challenges that we face, they go way beyond administrations. Way beyond elections. Way Beyond every four years of pulling levers. Way beyond that, because this whole rotten system has become so vicious and cruel, that in order to sustain itself, it needs to destroy entire countries, and profit from their reconstruction, in order to survive, and that's not a system that changes every four years, it's a system that we have to break down generation after generation after generation after generation after generation. WAKE UP!"...
De plus ils devraient aussi faire 3 concerts supplémentaires aux côtés du Wu-Tang-Clan, qui lancera son nouvel album cet été; soit un total de 4 concerts minimum pour leur probable retour. Ces concerts auront lieu le 28 juillet à New-York, le 11 août à San Bernardino (Sud de la Californie) et 18 août à San Francisco, dans le cadre de la plateforme hip-hop "Rock the Bells", qui a tout dernièrement tenu à ajouter une seconce performance du groupe le 29 juillet, une fois encore à New-York.

Musicalement, Rage Against the Machine mélange le hard rock, à travers les solos de guitare de Tom Morello, avec le phrasé rap de Zack de La Rocha. Dans une moindre mesure, on ressent aussi l’influence du jazz sur la basse de Tim Commerford, qui a joué dans un groupe de jazz dans les années 1980. Enfin, la batterie de Brad Wilk est chargée de rythmes funk.
Les Rage Against the Machine sont les précurseurs, avec les rappeurs Cypress Hill et Ice-T, d’un style mélangeant rap et metal apparu au début des années 1990. C’est un peu la version violente et hip-hop du « rock fusion » inspiré par les Run-DMC. En mixant rudement un rap incisif aux textes très politiques, inspiré directement de la virulence et du pouvoir de contestation de Public Enemy, avec les riffs d’un metal tétanisé (hérité des grands maîtres du genre : Black Sabbath, Led Zeppelin) et les rythmiques d’un funk puissant et combatif, le rock incandescent des RATM devient un modèle du genre.
Selon Michael Woodswort, journaliste au Sun, « Rage Against the Machine explose dans l'industrie du disque comme une version musicale de The Anarchist Cookbook, l'ouvrage anarchiste de William Powell. Avec son mélange original de metal, de rap, et de politique d'extrême-gauche, le groupe réalise un premier album si puissant qu'il secoue les adolescents apathiques et leur fait prendre conscience des injustices du capitalisme. » En parlant de l’album Rage Against the Machine, fondateur et parfait exemple du style musical du groupe, il rajoute : « Virtuose défricheur, le guitariste Tommy Morello ajoute des interludes de scratching à ses solos époustouflants et à ses riffs inspirés de Black Sabbath. Dans Know Your Enemy, il est à l'honneur sur quatre passages successifs, tour à tour funky et frénétiques, jouant quelques mesures de speed metal avant de se jeter dans une sorte de bouillonnement hystérique. Pendant ce temps, Zack de La Rocha lance des rimes menaçantes avec une énergie implacable, rappe l'autopropagande urbaine de Bombtrack, récite la leçon d'histoire de Wake up, ode à Martin Luther King, Malcolm X et Cassius Clay, ou chevauche le groove radical de Township Rebellion qui est le récit de la lutte anti-impérialiste de Los Angeles à l'Afrique du Sud. De La Rocha est un maître de la colère brute, qu'il libère à mesure que les constructions sonores du groupe gagnent en intensité. Bullet in the Head, manifeste contre le monopole de la presse, culmine sur un mur de batterie signé Brad Wilk et une rafale dévastatrice de Morello, alors que de La Rocha aboie le refrain brutal jusqu'à extinction de voix. »
Aujourd’hui, plusieurs groupes se déclarent héritiers de RATM, d’autres sont parfois critiqués comme étant de pâles copies ; on peut citer comme exemple Limp Bizkit, Linkin Park… Chacun assume plus ou moins cette parenté. Mais Michael Woodswort estime que « dix ans plus tard, le son et la pertinence de RATM restent inégalés. »

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