TELEPHONE

BIOGRAPHIE

Téléphone était un groupe de rock français fondé le 12 novembre 1976 et qui s'est séparé le 21 avril 1986. Il a été l'un des rares groupes français à s'exporter dans d'autres pays.

Membres du groupe

* Jean-Louis Aubert, né le 12 avril 1955 à Nantua : Guitare / chant
* Louis Bertignac, né le 23 février 1954 à Oran, Algérie : Guitare / chant
* Richard Kolinka, né le 7 juillet 1953 à Paris : Batterie
* Corine Marienneau, née le 7 mars 1952 à Paris : Basse / chant

Biographie

Le choix du nom

Avant de choisir "téléphone" le groupe aurait pu s'appeller "extraball" ou "flipper" ou "!" (ce qui est imprononçable ou trop long, difficile à diffuser)

Les débuts

L'histoire de Téléphone commence le 12 novembre 1976 au Centre américain de Paris, Boulevard Raspail. Ce soir-là doit avoir lieu un concert des jeunes Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka, deux musiciens qui ont déjà fait partie de quelques groupes, dont j'adore et Sémolina (avec lequel ils sont parvenus à sortir un unique single face A "Plastic rocker", face B "Et j'y vais déja" ). Ils ont préparé le concert avec une ardeur toute juvénile : pose d'affiches, concert gratuit et improvisé à la sortie du lycée... Seul problème : ils n'ont personne pour les accompagner. Ils font donc le tour des amis, et parviennent in extremis à trouver deux musiciens compétents et libres : Louis Bertignac et Corine Marienneau, tous deux anciens du groupe Shakin' Street.

Les futurs Téléphone sont donc déjà au complet, même s'ils s'appellent encore « ! ». Devant un public de 500 personnes, ils jouent quelques compositions d'Aubert (dont Hygiaphone et Métro, c'est trop !) et des reprises de rock anglais (The Who, The Rolling Stones...), et remportent un succès hors du commun pour un petit groupe inconnu. Artistiquement, l'expérience se révèle marquante : les quatre musiciens déclareront plus tard avoir ressenti lors de ce premier concert une alchimie aussi mystérieuse qu'excitante, qui les pousse à rester ensemble. Avec l'aide d'un copain d'Aubert, François Ravard, qui fait office de manager, ils partent donc à la recherche d'engagements, jouant dans les MJC, les soirées dansantes, et bientôt les salles de spectacle sous le nom de « Téléphone », faire la promotion d'un groupe dénommé « ! » s'étant révélé une tâche pour le moins ardue.

En cette fin des années 1970, le rock français n'existe quasiment pas, à l'exception de Jacques Higelin (dont Louis Bertignac a été le guitariste) qui tape dur dans le rock depuis 1974. Dans les années 60, ce qui s'en est le plus rapproché est le mouvement « yéyé » (Johnny Hallyday, Dick Rivers ...), flirtant avec la variété et encore éloigné du rock pur et dur de Jimi Hendrix ou de Led Zeppelin. Les jeunes Téléphone, avec leur son sans concession inspiré des groupes anglais, font donc sensation partout où ils passent. Ils ne tardent pas à jouer au Gibus, prestigieux club parisien, puis deviennent des habitués des fins de soirée aux studios de Radio France avec Jean-Louis Foulquier.

Les mois suivants, l'ascension du groupe est foudroyante :

Le 26 mars 1977, à l'initiative de la RATP, le groupe donne un concert gratuit au métro République. En résulte un énorme embouteillage et le blocage de la ligne.

Le 2 mai, ils assurent la première partie d'Eddie & the Hot Rods au pavillon de Paris, leur volant la vedette.

Le 7 juin, profitant de la défection de Blondie, ils jouent à l'Olympia en première partie du groupe americain Television. Le concert remporte un très grand succès, et des critiques enthousiastes dans les journaux. Dès le lendemain, le groupe enregistre son premier 45 tours en public au Bus Palladium. Le 45 tours, autoproduit à 2 000 exemplaires et vendu cinq francs à la sortie des concerts par le groupe, puis réédité par le label Tapioca, comprend Hygiaphone et Métro (c'est trop). Le disque, pourtant sorti sans aucune autre promotion que les concerts du groupe, remporte un succès très encourageant.

Un mois plus tard, suite à un article paru dans le magazine « Rock & Folk », Téléphone est approché par la maison de disque Pathé-Marconi. Le 25 août 1977, moins d'un an après sa formation, le groupe est déjà signé.

Les titres étaient signés Téléphone/Aubertignac (nom valise formé des deux noms : Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac).


La fin du groupe

Début 1986, le groupe entre en studio pour produire un nouvel album. Mais la tension s'est accentuée entre les musiciens, et seul le single Le jour s'est levé sort pour faire patienter les fans. Ce sera leur dernier succès; n°4 au Top 50, classé 19 semaines fin 85, début 86.

Depuis quelques mois déjà, les membres du groupe s'éloignent de Téléphone, collaborant de plus en plus à des projets extérieurs : Corine Marienneau et Louis Bertignac participent à la bande originale du film Subway, et Corine fait une apparition aux côtés de Gérard Lanvin dans le film Moi vouloir toi de Patrick Dewolf.

Le 24 mars 1986, le manager de Téléphone annonce que les musiciens vont prendre une année sabbatique pour mener à bien leurs projets personnels. Virgin précise : « En aucun cas ce congé de 12 mois ne signifie la séparation du groupe ».

Pourtant, moins d'un mois plus tard, le 21 avril, Corine, Jean-Louis, Louis et Richard annoncent leur séparation. Un disque live posthume, enregistré au Zénith, sort quelques mois plus tard, et les membres du groupe se concentrent, chacun de leur côté, sur leurs carrières solo.

Bien qu'il arrive au groupe de se reconstituer pour une session entre amis, des tensions, que Louis Bertignac qualifie de « quasiment inexplicables », subsistent entre Jean-Louis Aubert et Corine Marienneau. Cependant, le groupe s'est déjà reformé lors d'un concert de Louis Bertignac au Bataclan en 1994 et, récemment, Louis et Jean-Louis se sont retrouvés de plus en plus régulièrement, comme à l'Olympia en 2005 où Jean-Louis est monté jouer quelques morceaux avec Louis, ou encore au Téléthon de cette même année. Le 2 décembre 2006, Jean-Louis Aubert, Louis Bertignac et Richard Kolinka se retrouvent sur le plateau de Taratata sur France 2 pour une version particulièrement endiablée de Ça (c'est vraiment toi)[1], dans laquelle le plaisir pris par les trois musiciens est manifeste, faisant une fois de plus fantasmer les fans sur une éventuelle reformation du groupe. De plus, dans une interview le 8 avril 2008[2], Jean-Louis Aubert affirme avoir "donné son accord" pour une reformation, "mais je veux que ça se fasse dans le plaisir", souligne-t-il. Il ajoute "Ce n'est pas refaire qui m'intéresse, mais faire des nouvelles chansons"